Un peu d’histoire
Communier pour la première fois demeure un grand moment dans la vie de tout baptisé. Pendant longtemps, l’Église a jugé opportun de retarder l’accès à ce sacrement. Aujourd’hui, les enfants sont invités au repas du Seigneur plus tôt.
L’usage antique, conservé dans l’Église d’Orient, était de donner la communion à l’enfant le jour de son baptême sous l’espèce du vin.
La communion par le vin disparaît en Occident vers le XIIe siècle. On dissocie alors la communion du baptême.
Le Concile de Latran IV (1215) prescrit d’attendre l’âge de » discrétion « , entre 10 et 16 ans
La première communion devient la » communion privée « . Au XIXe siècle, Rome encourage une communion des enfants vers 7 ans. En 1910, le pape Pie X demande que les enfants communient à partir de 7 ans, il pose deux conditions : l’enfant distingue le pain ordinaire du pain eucharistique et il croit en Dieu, à la Trinité et à l’Incarnation.
Depuis 1983, l’Église enseigne : » Pour que la très Sainte Eucharistie puisse être donnée aux enfants, il est requis qu’ils aient une connaissance suffisante et qu’ils aient reçu une préparation soignée, de sorte qu’ils comprennent le mystère du Christ à la mesure de leur capacité et puissent recevoir le Corps du Seigneur avec foi et dévotion « .
L’Eucharistie chez les chrétiens
Louange, joie, remerciement, partage, rassemblement : autant de mots pour définir l’Eucharistie. Sans oublier son origine grecque qui signifie » rendre grâce « .
Pour les chrétiens, l’Eucharistie rappelle le dernier repas du Seigneur avec ses apôtres.
Jésus, prit le pain et après avoir rendu grâce, le rompit et dit : » Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » De même, après le repas, il prit la coupe, en disant : » cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi » 1 Co 11, 24-25.
Depuis, les chrétiens refont les mêmes gestes au cours de la messe et célèbrent sa Passion et sa Résurrection. C’est un repas d’alliance. Un engagement entre Jésus, réellement présent dans le pain et le vin, et les hommes.
Pour les catholiques et les orthodoxes, Jésus est réellement présent dans l’Eucharistie. Les catholiques célèbrent l’Eucharistie au cours de la messe.
À vous la parole… Réponse à vos questions
Quand mon enfant peut-il faire sa première communion ?
Il n’y a pas d’âge pour communier pour la première fois, cela dépend du parcours chrétien et de la motivation de l’enfant. La première communion suppose que l’enfant comprenne un peu mieux ce qu’est l’eucharistie et qu’il fasse la différence entre le pain et une hostie consacrée. Il est invité à croire en la présence du Christ dans l’eucharistie, savoir ce qu’il fait et désirer de vivre en communion avec Jésus. La communion n’est pas une récompense mais un acte de foi.
Combien de fois doit-on communier dans une année ?
Autant de fois qu’on le désire. L’Église demande cependant de recevoir l’Eucharistie une fois l’an dans le temps de Pâques.
Peut-on manger avant de communier ?
Par respect pour l’Eucharistie l’Église demande de ne rien consommer, sauf de l’eau, dans l’heure qui précède la communion. Une exception est faite aux malades.
Nous n’allons pas régulièrement à la messe. Est-ce un obstacle à la première communion ?
C’est vrai qu’une assistance régulière à l’Eucharistie est souhaitable. Si votre enfant ne connaît pas les gestes et les prières propres à la messe, quel désir peut-il avoir de communier ?
Cela dit, éveiller votre enfant à l’amour du Christ, lui raconter les grands épisodes de sa vie, répondre à ses questions est très important. Lors de ses rencontres catéchétiques, votre enfant découvre Jésus, il est initié à la signification de la messe.
A vous de l’aider à y aller plus régulièrement. Et accompagnez-le le plus souvent possible ! Les enfants sont sensibles à une certaine cohérence de vie !
Doit-on se confesser avant de communier ?
Essayons de garder une juste mesure ! Communier est un acte de foi et d’amour : » Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ».
Ces paroles que nous disons avant de communier, répétons-les avec force. Il n’est pas nécessaire d’être parfait pour communier, mais il est nécessaire de vivre en cohérence avec Dieu et notre prochain. Pour ce faire, ne soyons pas empêchés de découvrir la grâce du sacrement de réconciliation!
Les enfants qui préparent leur première communion vivent aussi la réconciliation. Ce sacrement est proposé l’année avant de faire la communion, et il peut être répété quelque fois dans l’année.
Pouvons-nous communier alors que nous avons divorcé ?
Le divorce est une souffrance pour les époux et pour la communauté chrétienne qui les entoure. Mais il ne change pas la vie chrétienne des personnes. Penser que les divorcés ne peuvent pas communier est une erreur. C’est aux divorcés remariés que l’Église demande de ne pas communier.
Pourquoi ? Pour les chrétiens, le mariage est un signe de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Et Dieu est fidèle, il ne retire pas sa parole.
Dans le mariage, les époux se promettent cette même fidélité, à l’image de la fidélité divine. C’est pourquoi, l’Église dit qu’il ne peut y avoir qu’un seul mariage religieux. Et si par malheur des époux devaient se séparer, elle demande à ce qu’ils ne se remarient pas, à moins que leur premier mariage n’ait été reconnu nul par l’Église. C’est souvent difficile à observer! Quand des divorcés se remarient, l’Église leur demande de ne pas communier, car il y aurait contradiction entre l’Eucharistie, signe de l’amour sans faille du Christ, et un mariage brisé.
Mais cela ne veut pas dire que les divorcés remariés sont en dehors de l’Église. Ils appartiennent toujours à l’Église.
En tant que baptisés, ils doivent continuer à participer à la vie de l’Église et nourrir leur vie spirituelle. Ne pas communier ne veut pas dire être privé de l’amour de Dieu ! Celui-ci se donne de bien d’autres façons !