EN SUSPENS EN RAISON DE LA PANDÉMIE (COVID)
Le prêtre est disponible 30 minutes avant chacune des messes.
De la pénitence au pardon
Au début du christianisme, le baptême était le seul sacrement qui remettait les péchés. Il était reçu, généralement, à l’âge adulte. Mais, la possibilité de commettre une faute grave existait, même après le baptême !
La jeune église autorise alors une cérémonie publique de réconciliation, appelée le second baptême. Elle ne pouvait avoir lieu qu’une seule fois dans la vie. Et les exigences de pénitence que beaucoup de chrétiens attendaient le moment de la mort pour demander la réconciliation.
Cela devait durer officiellement jusqu’au VIe siècle.
Peu à peu, la grande rigueur du rituel s’humanise. Grâce à l’intervention des moines missionnaires irlandais qui inventent la » pénitence tarifée » . Selon la gravité du péché, la pénitence varie.
Parallèlement, les pèlerinages, dits de réparation, et les dévotions se développent autour des monastères.
A partir du XIIIe siècle, la confession devient individuelle et privée. Elle peut se donner plusieurs fois dans la vie. Il est demandé à tout chrétien de se confesser et de communier au moins une fois l’an, à Pâques. D’où l’expression « faire ses Pâques ».
En 1973, le Concile Vatican II apporte de nouveaux éléments à la façon de vivre le sacrement. Pour célébrer la pénitence et la réconciliation, quatre rites sont reconnus: la réconciliation individuelle, la célébration communautaire avec confession et absolution individuelles, la célébration communautaire avec confession et absolution collectives et les célébrations pénitentielles non sacramentelles. Ces dernières sont, rappelons-le, réservées en cas de grave nécessité.
La réconciliation expliquée aux enfants
Il est difficile de parler aux enfants de réconciliation, lorsque les parents n’y voient pas bien clairement ce qu’est ce sacrement.
Demander pardon n’est pas si facile ! Dans la vie quotidienne, nous nous cachons derrière des « ce n’est pas ma faute » ou « je ne voulais pas dire, faire cela » ou encore « je ne pensais pas lui faire de mal ». Que de mauvaises excuses avant d’admettre le mal causé à autrui, à notre entourage, et de faire le pas du « je te demande pardon ». Pourtant, les parents n’hésitent pas à dire à leur enfant qui vient de faire une bêtise : « va demander pardon ».
Alors, comment aborder le sujet avec vos enfants ? Comment leur expliquer ce qui est grave et ce qui ne l’est pas ?
Que ce soit pour les adultes ou pour les enfants, la réconciliation est un sacrement qui se célèbre avec du temps. Pour qu’ils puissent en percevoir toute sa richesse, prenez avec eux le chemin d’une initiation progressive.
S’accueillir mutuellement
Depuis la naissance de votre enfant, le temps d’accueil s’est naturellement mis en œuvre dans votre famille. C’est un temps d’écoute et de dialogue. Il ouvre à votre enfant la porte à la réconciliation. L’accueil mutuel est un éternel recommencement.
Écouter l’amour de Dieu
Vous avez peut-être eu l’occasion de lire des passages de la Bible avec vos enfants ou tout du moins de réciter les prières du Notre Père ou du Je vous salue Marie. Maintenant, ils apprennent à demander pardon au Père et à découvrir son amour. Vous pouvez également les inviter à remercier Dieu pour ce qu’il fait au quotidien.
En faisant le signe de croix, nous disons notre désir de suivre Jésus et de nous mettre tous ensemble en présence de son amour.
Vous pouvez proposer à vos enfants de découvrir dans leur vie quotidienne les signes de cet amour.
Répondre à cet amour
Si vous participez à la messe avec vos enfants, vous pouvez leur expliquer que nous demandons pardon au cours de la célébration eucharistique. Dans la prière du Notre Père et avant la communion, nous demandons le pardon des offenses.
Accueillir le pardon
Avant d’accueillir le pardon, vous pouvez aider votre enfant à mettre des mots sur ce qu’est le péché, à s’interroger sur ce qui est grave et ce qui ne l’est pas.
Le péché, c’est quoi ?
Avant de recevoir le sacrement de réconciliation, souvent les enfants nous interpellent : « je ne sais pas quoi dire », ou bien « c’est quoi un péché ? », Beaucoup d’enfants confondent maladresses et péchés.
Voici quelques points de repères pour les aider à y voir plus clair.
Une maladresse est souvent une action qui manque d’expérience : « Avec mon ballon, j’ai cassé le pot de fleurs de la voisine. » L’enfant n’a pas cherché à faire exprès, à faire du tort à la voisine. Après cette action, il lui demandera de l’excuser et cherchera à réparer les dégâts.
Nous faisons un péché quand nous faisons volontairement du tort aux autres ou à nous-mêmes. Par exemple, quand nous faisons punir un camarade, quand nous nous moquons de quelqu’un. Quand nous trompons la voisine, parce que nous n’allons pas lui dire que c’est nous qui avons cassé le pot de fleurs. Si nous refusons d’aimer les autres, nous refusons d’aimer Dieu et nous nous éloignons de Lui. Entre Dieu et les hommes, il y a une alliance sans cesse renouvelée, comme un lien d’amour. Pêcher, c’est casser ce lien.
Lorsque la célébration sacramentelle a lieu, vous êtes invités à y participer. N’hésitez pas à partager ce moment avec vos enfants et la communauté chrétienne. Cela peut aussi être une occasion de témoigner à vos enfants votre expérience personnelle du pardon de Dieu. N’oubliez pas que ce temps de cheminement avec votre ou vos enfants peut aussi être le vôtre !
À vous la parole… Réponse à vos questions
Combien de fois par an doit-on se réconcilier avec Dieu ?
L’Église recommande de se confesser fidèlement au moins une fois par an devant un prêtre.
Y a-t-il des moments privilégiés pour se confesser ?
L’Avent et le Carême sont les deux rendez-vous donnés aux chrétiens pendant l’année liturgique. Mais ne réduisons pas les moments privilégiés ! Dès que vous jugez opportun de vous réconcilier en dehors de cette période, n’hésitez pas !
Le prêtre peut-il refuser de donner le sacrement de pénitence et de réconciliation ?
Oui, mais fort heureusement cela n’arrive que très rarement. Il faudrait vraiment que la personne dise ne pas regretter ce qu’elle a fait ou qu’elle ne s’engage pas à modifier un tant soit peu sa manière de vivre pour que le prêtre, ne reconnaissant pas un minimum de repentance, hésite ou refuse de donner le sacrement.
Je me confesse souvent mais je fais toujours les mêmes péchés. Est-ce grave ?
Réaliser que vous faites les mêmes péchés signifie déjà que vous êtes conscient de vos difficultés, de vos limites. Cela arrive à chacun d’entre nous. C’est avec le temps qu’on apprend à se connaître soi-même, à identifier les paroles ou les gestes qui réduisent notre liberté. C’est peut-être l’occasion de demander de l’aide au Seigneur. Par exemple, vous pouvez lui dire : « Seigneur, aide-moi à mieux gérer mes erreurs » et exposez-lui celles qui sont vraiment difficiles à vivre pour vous. La confession, rencontre intime avec Dieu, est aussi cela. J’accepte de me faire aider parce que je sais que je n’y arriverais pas seul.
Je n’aime pas me confesser, est-ce normal ?
Se réconcilier avec Dieu n’est facile pour personne. Alors, rassurez-vous, c’est normal. Mais ne demeurez pas prisonnier sur cette question en disant :
« Je n’aime pas parler de ma vie à un inconnu, et encore moins à un prêtre » ou « je suis sûr qu’on va me juger » ou « ça ne sert à rien » ou encore « c’est une histoire entre Dieu et moi ».
Sans tomber dans la culpabilité, demandez-vous :
Pourquoi cela vous dérange ?
Comment vous représentez-vous la confession ?
Est-ce que cette démarche vous renvoie à une expérience passée difficile ?
Avez-vous peur ? Pourquoi ?
Acceptez-vous de pardonner ? De vous pardonner ?
Pourquoi Dieu ne vous pardonnerait-il pas ?
Pour vous aider, rappelez-vous que « vous avez été appelés à la liberté » (Epître aux Galates, chapitre 5, verset 13). Dieu n’est pas là pour juger mais pour nous aider à être libre, à aimer librement. Se reconnaître pécheur devant Dieu, c’est accueillir cet amour du Seigneur, se sentir aimer et redevenir un peu plus libre chaque jour.
Est-il obligatoire de se confesser à un prêtre ?
Pour recevoir le sacrement de réconciliation, la présence du prêtre est indispensable. En effet, la réconciliation prend son sens dès lors que nous souhaitons en faire un acte de foi. Se confesser devant un prêtre, c’est se reconnaître pécheur devant Dieu. La présence du prêtre lors de la confession prend toute sa place puisque c’est » au nom du Christ » qu’il pardonne nos péchés. Nous recevons ainsi le sacrement.
Peut-on communier sans s’être confessé ?
Bien sûr. Toutefois, la communion et la confession sont intimement liées. Aller se réconcilier avec Dieu, c’est emprunter un chemin de conversion, d’amour, de partage. La communion est, elle aussi, une rencontre d’amour avec le Seigneur, un repas qui nous nourrit toute notre vie. Nous ne sommes pas obligés de recevoir le sacrement de réconciliation systématiquement avant d’aller communier, comme cela se faisait autrefois. Mais de le faire régulièrement peut nous aider à être en union avec Lui.
Peut-on recevoir le sacrement de réconciliation plusieurs fois dans sa vie ?
Vous pouvez recevoir le sacrement de réconciliation autant de fois que vous le souhaitez. Toutefois, votre démarche doit être sincère. Ce moment important que vous vivez avec Dieu est un rendez-vous, une remise en route avec quelqu’un qu’on aime et qui vous aime. Le croyant n’est plus seul, ni isolé, à porter sa faute. L’aveu devant le Seigneur l’aide à se libérer. Il n’y a pas de moment particulier pour vivre ces temps privilégiés avec Dieu. Cependant, l’Avent et le Carême sont des périodes appropriées où les chrétiens sont invités à vivre la réconciliation.
Quelle différence y a-t-il entre confession et réconciliation ?
La confession signifie que l’on avoue son péché avec regret devant Dieu. La réconciliation exprime en particulier l’aboutissement de notre démarche : l’amitié renouée entre Dieu et les personnes. Ces deux dimensions sont présentes dans le sacrement